samedi 10 avril 2010

Je ne serais pas un bon maçon

Le désespoir. Ça se sent dans l'écriture. C'est décousu, tu vois que t'essayes par tous les moyens de t'accrocher, de trouver un p'tit bout qui dépasse pour t'accrocher;

Pis y'a pu rien pour t'accrocher, tout est lisse autour de toi pis en dedans de toi c'est tellement raide, que ça te rappe de l'intérieur comme du papier sablé à gros grains, comme la gravelle quand t'es petit pis que tu tombes dedans en jouant au ballon en t'erraflant le genou...regardez les, vos genoux, vous les avez encore les cicatrices. Pis sur les coudes aussi.

Pis là tu ressembles à Sisyphe qui est condamné à remonter sa pierre sur le haut de la montagne et la revoir toujours retomber en te ramassant au passage. Pis t'essayes, pis t'essayes encore. Et tu finis même par t'attacher à ton boulet, parce que tu n'as plus que ça. Ton boulet c'est ta vie, comme le supplicié finit souvent par aimer son bourreau, en avoir besoin. Tu as l'espoir qu'un jour tu puisses réussir à la faire tenir tout en haut de la montagne lisse, même si dans le fond plus tu vas remonter le boulet, plus la pente va s'user et plus ça va être impossible de la remonter, la roche.

Ça n'a aucun sens, tu le sais, mais t'as pas le choix. Qu'est-ce qu'il te reste sinon l'espoir?

L'espoir que ça va finir par marcher...

Que ça va finir par s'arranger.

Oui, c'est l'espoir qui fait que tu continues à pousser la roche, le boulet, la pierre. Que tu continues à te faire du mal.

C'est l'espoir qui te tue.

Un coup que tu comprends ça.

Un coup que t'acceptes ça, et ça c'est l'étape où tu ne veux pas arriver, tu peux essayer autre chose. Changer de track.

Là tout ce qu'il reste à faire, ce n'est pas te changer toi, parce que quoi que tu fasses, tu restes toi-même (même si t'essayes fort), c'est de le briser, le boulet, pis de s'en faire un escalier, mais c'est la pire chose du monde de détruire consciemment tout ce qu'il te reste comme espoir, tout ce que t'aimes et tout ce que tu désires.

Pour construire de quoi de neuf...

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