Voici l'histoire de la fille qui mouillait tellement qu'elle aurait pu éteindre une bougie en s'assoyant dessus. En fait, non, je ne vous la raconterai pas. Je vais plutôt vous conter ceci:
C'est une histoire avec une queue et deux têtes. Elle est sans élément déclencheur et est mi-autobiographique, mi-jouet. Enfin, c'est ce que l'on m'a dit.
Il était 7h47 du matin, un jeudi du mois de septembre.
Elle s'était assise dans le métro, en face d'une petite fille qui portait une tunique bleu marine avec une blouse à col rond, ainsi que des petits souliers de cuir noir bien cirés, toute prête pour sa journée d'école dans l'école privée que ses parents lui payaient. Elle devait avoir aux alentour de huit ans. Sa peau était mate, elle avait un sourire magnifique et des yeux latinos, avec des cheveux de noire. Un mélange qui allait briser bien des coeurs de jeunes garçons qui en étaient toujours au stade du «je n'aime pas les filles». Ils allaient voir ce qu'ils allaient voir.
Dans le reste du wagon, une dizaine d'hommes en habit-cravate et petite mallette attendaient, debout, la station Place d'Arme, parce que c'est là qu'ils descendent tous. En attendant, toujours debout, l'un d'entre eux avait trouvé une activité bien divertissante qu'il pratiquait sans aucune subtilité. Il jetait sans cesse des coups d'oeil (qu'il croyait furtifs) dans le décolleté de la mademoiselle. Celui-là, elle l'avait perverti d'une manière si facile qu'elle s'en amusait presque en faisant semblant qu'elle n'avait rien vu de son stratagème.Tous les autres semblaient très sérieux, concentrés sur le travail qui les attendait et ce qu'ils allait faire à la nouvelle petite stagiaire quand le patron aurait les yeux tournés. L'homme à la cravate fauve et aux yeux croches finit par disparaître dans la foule de gens sérieux et pressés qui s'en allait faire des affaires sérieuses et pressantes dans le quartier des affaires.
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